L'invention de la note
Les concepts d’évaluation et de note semblent intimement mêlés tant est si bien qu’il semble falloir faire une effort pour considérer qu’une évaluation ne mène pas à une note. D’un point de vue historique, la relation est plus complexe.
Thomas R. Guskey (2013) met en évidence le fait que l’apparition d’évaluations formelles, associées à des notes, portant sur les progrès des élèves coïncide historiquement avec leur regroupement par niveau en fonction de leur âge.
Historiquement, les enseignants décrivaient les compétences que chaque élève avait maîtrisées et celles pour lesquelles un travail supplémentaire serait nécessaire. Le principal objectif de ces rapports était d’informer les élèves lorsqu’ils avaient démontré la maîtrise du niveau de performance actuel et qu’ils étaient prêts à passer au niveau scolaire suivant.
Avec l’augmentation de la population scolaire et celle de la durée de la scolarité, l’enseignement de différentes disciplines est devenu de plus en plus spécifique pendant que les populations scolaires se diversifiaient.
Les enseignants du secondaire ont alors commencé à utiliser des pourcentages et d’autres notes similaires pour certifier la réussite de leurs élèves dans différentes matières. Cette pratique semblait être le résultat naturel de l’augmentation des exigences imposées aux enseignants du secondaire face à un nombre croissant d’élèves.