Mettre en oeuvre la rétroaction et évaluer l’impact
René Kneyber et Dominique Sluijsmans (2022) ont développé un modèle en cinq étapes, celui de l’action formative pour rendre compte d’un processus d’évaluation formative efficace et adaptatif.
La mise en oeuvre correspond à la quatrième étape.
Étape 4 : Mettre en œuvre un suivi informé
Après avoir conçu, réalisé et analysé le résultat d’une évaluation formative et mis au point une rétroaction, il s’agit de s’engager dans une action. Il est important de déboucher sur une mise en œuvre effective afin d’aboutir à un impact concret.
Il est de la plus haute importance que quelque chose soit réellement fait avec les connaissances acquises à l’étape précédente, sinon toute la réflexion menée depuis le départ aura été vaine.
Peu importe le résultat de l’analyse des résultats de l’évaluation formative, il doit mener à des actions qui ont pour enjeu et objectif de résoudre les difficultés mises en évidence.
Nous déterminons les activités à organiser à l’échelle de la classe ou les tâches à réaliser individuellement pas les élèves dans le cadre de leur apprentissage autonome.
Étape 5 : Et où en sommes-nous maintenant ?
Toute la démarche de l’action formative en tant que cycle d’évaluation formative, porte sur le pari d’un impact réel sur l’apprentissage des élèves. Le fait est que nous ne savons jamais si l’action de suivi, enclenchée et guidée par la rétroaction, entraînera réellement une amélioration en ce qui concerne l’apprentissage des élèves. En outre, nous allons continuer à progresser dans l’enseignement de la matière.
Par conséquent, nous revenons au point de départ et nous sommes amenés à poser une question suivante ou demander une production similaire, plus complexe ou différente, et recommencer le processus à l’étape 1. Où en sommes-nous maintenant ?
La réponse à notre question apparait alors avec une dimension rétrospective et d’autorégulation :
La difficulté est-elle entièrement résolue ?
Est-elle partiellement résolue ?
La situation est-elle la même qu’avant ou plus grave ?
Y a-t-il des apprentissages complémentaires à considérer ?
La manière dont nous allons répondre à ces questions nous permet d’évaluer l’impact de notre démarche et de déterminer quelle est la bonne marche à suivre à partir de là.
Sur la base de ces informations, nous pouvons choisir de répéter le processus formatif jusqu’à ce que le niveau de compréhension ou de maîtrise souhaité soit atteint. Nous pouvons également choisir de passer à la suite, ou toute autre position intermédiaire.
À nouveau, il s’agit là encore d’une étape fondamentale.
Pour un enseignant, il peut s’agir d’une expérience réussie, car il voit que le groupe classe a progressé et s’en sort mieux. Par conséquent, cela va le renforcer dans l’utilisation du processus d’action formative.
Surtout et plus important encore, cela peut être une expérience de réussite pour les élèves eux-mêmes. S’ils voient que le fait de passer par un processus d’évaluation formative conduit à une amélioration (et à une expérience de réussite correspondante), c’est positif. Cela peut les encourager à y consacrer plus de temps et d’énergie à l’avenir également. Au-delà d’apprentissages concrets, nous visons également un impact sur la responsabilisation et l’autorégulation des élèves.