Planifier la manière dont les élèves recevront et utiliseront la rétroaction
Délivrer une rétroaction comme le fait de s’acquitter d’une démarche administrative en donnant des conseils oraux est perdu d’avance, cela s'assimile à une tentative de construire un château de sable face à la marée montante. L’inscrire sur le bas ou sur le coin d’une feuille dans une écriture peu intelligible est comme lancer une bouteille à la mer. Dans les deux cas, nous construisions les raisons de notre déception, beaucoup d’efforts de l’enseignant contre l’assurance d’investissements improbables ou aléatoires des élèves qui en sont les récepteurs.
Nous ne pouvons pas nous contenter d’espérer vaguement que les élèves se saisissent naturellement et interprètent à bon escient toute rétroaction écrite ou orale. La rétroaction doit être intégrée dans le système de l’enseignement :
Il convient de réfléchir attentivement à la manière dont les élèves reçoivent la rétroaction.
Des facteurs tels que leur motivation, leur sentiment d’efficacité personnelle, leur confiance en eux sont à prendre en compte.
Leur capacité d’autorégulation dans le cadre d’un apprentissage autonome est également influente.
Leur confiance dans l’enseignant et l’influence de ce dernier participent également à orienter les actions des élèves.
Les enseignants doivent mettre en œuvre des stratégies qui encouragent les élèves à tenir compte de la rétroaction et permettent de vérifier que les élèves l’utilisent :
L’enseignant gagne à mettre en œuvre un cadre d’action dans lequel il peut s’assurer que les élèves traitent efficacement la rétroaction. Il doit pouvoir effectuer un suivi sans que cela génère une trop grande quantité de travail pour lui.
Les élèves peuvent bénéficier d’un enseignement explicite lié à l’usage de la rétroaction.
Les élèves doivent apprendre à utiliser la rétroaction en classe avant de pouvoir la mobiliser efficacement dans un second temps en toute autonomie.
Dans tous les cas, la partie le plus cruciale et la plus collective de la rétroaction doit être traitée en classe.
Les enseignants doivent donner aux élèves l’occasion de mettre en œuvre la rétroaction :
Si les apprenants n’ont aucun intérêt à s’améliorer, alors il importe peu que le retour d’information soit réfléchi et perspicace. Le temps que les enseignants consacrent à l’élaboration du retour d’information sera probablement gaspillé.
L’usage de la rétroaction gagne à être intégré naturellement dans le cadre de la pratique et des activités liées à l’enseignement en classe et au travail autonome en dehors de l’école. De cette manière, il génère des traces dans le cadre du cours. Il devient plus naturel pour les élèves de s’y investir.
Les enseignants doivent soutenir chez leurs élèves de bonnes habitudes liées à l’usage de la rétroaction fournie :
Ce n’est qu’alors que la boucle de la rétroaction est assurée que l’apprentissage des élèves pourra progresser.
La seule chose qui compte dans le retour d’information est ce que les élèves en font, non pas ponctuellement, mais de manière continuée de façon à générer un bénéfice cumulatif pour l’apprentissage.
L’enjeu est de créer une culture de l’apprentissage en classe dans laquelle la rétroaction a une place de choix :
Pour que le retour d’information soit efficace, nous devons créer des classes où les élèves accueillent et utilisent le retour d’information.
Les décisions les plus importantes qui concernent les efforts consentis à la suite de la rétroaction, celles qui génèrent des améliorations nettes pour les résultats, ne sont pas prises par les enseignants, mais plutôt par leurs élèves.