Renforcer la fiabilité des évaluations sommatives par la collaboration des enseignants
Il existe un risque avec le pilotage de l’évaluation sommative, c’est de laisser à chaque enseignant d’une discipline la pleine liberté de déterminer les résultats de ses élèves.
Dans un contexte de responsabilisation, cela reviendrait à laisser entrer le loup dans la bergerie. Les élèves pourraient être soumis à des situations très différentes. Ils pourraient réussir chez un collègue et rater chez un autre avec le même niveau d’apprentissage :
Dans ce type de contexte, les enseignants peuvent être tentés d’exagérer les résultats de leurs élèves s’il est dans leur intérêt de le faire pour la mesure de leur propre responsabilité.
De même dans un contexte de conformité, un enseignant peut faire correspondre ses résultats à une courbe normale : quelques pleines réussites, beaucoup de résultats moyens et quelques échecs. Le fait de n’avoir que des réussites peut parfois être considéré comme un signe d’exigences basses.
Dans un sens, nous pouvons faire confiance aux enseignants pour résister à cette tentation. Toutefois, il est souvent reconnu qu’il est impossible d’assurer la cohérence des jugements des enseignants sur leurs élèves s’ils sont ou s’ils se sentent eux-mêmes jugés en parallèle dans le processus.
En dehors de cela, différents enseignants qui donnent le même cours en parallèle et de manière indépendante ne vont pas évaluer les mêmes niveaux de compétences chez leurs élèves, ce qui est également un manque de fiabilité.
Un cadre de collaboration en vue de soutenir l’alignement curriculaire et une mise en commun des évaluations sommatives s’impose et peut servir de garde-fou.
Différentes caractéristiques principales des évaluations sommatives partagées concourent également à leur fiabilité :
La validité de chaque tâche incluse dans un processus d’évaluation sommative doit être justifiée par rapport aux objectifs d’apprentissage qu’elle est censée évaluer.
Le cadre, les conditions d’enseignement et le soutien dont disposent les élèves pour arriver à la maitrise des différentes composantes de l’évaluation sommative doivent être cohérents avec le niveau d’apprentissage attendu.
La manière dont chaque domaine de matière est échantillonné à la fois par ses composants séparés et par une approche d’ensemble doit être représentative et équilibrée, d’une version de l’évaluation à l’autre.
Les critères de réussite sur lesquels tous les évaluateurs doivent travailler possèdent une spécification claire des attentes.
Une exigence de comparabilité des résultats au sein d’une ou de plusieurs écoles nécessite des procédures de modération au sein d’une même école et entre écoles pour vérifier la concordance des évaluateurs.
En intégrant ces divers principes, les enseignants sont capables de contribuer positivement aux objectifs sommatifs de l’évaluation. De cette manière, un système principalement conçu et utilisé pour servir des objectifs sommatifs peut en fait également soutenir l’apprentissage, car il répond à des implications préalables à travers l’alignement curriculaire.