S’assurer de rendre la rétroaction efficace
La rétroaction n’est pas un produit, mais elle fait partie d’un processus dans lequel :
Le résultat (sortie)… :
Ce que l’enseignant ou l’élève fait suite à la rétroaction
… d’une opération (processus)...
La rétroaction n’est possible que dans la mise en œuvre d’une réflexion de l’élève qui génère des preuves d’apprentissage
… est renvoyé (retour d’information) à l’entrée.
La mise en œuvre de la rétroaction est censée améliorer l’apprentissage.
Nous pouvons parler de rétroaction lorsque les informations contenues dans le retour d’information que nous donnons conduisent à un résultat d’apprentissage nouveau et meilleur.
En tant que donneurs de rétroaction, nous devons être très conscients de l’objectif d’apprentissage et des critères de réussite attenants. Plus précisément, nous devons vous assurer que le retour d’information est lié aux dimensions critiques de l’objectif d’apprentissage.
La rétroaction doit être orientée vers les dimensions qui garantissent la réussite. Ce qui est également important ici, c’est que le retour d’information communique « l’écart spécifique entre les connaissances et les compétences actuelles et les connaissances et compétences visées en précisant comment atteindre l’objectif » (Shank, 2017).
Un autre problème à résoudre est que la rétroaction, aussi adéquate soit elle est une perte de temps lorsque les élèves n’en font rien. Plus la rétroaction est utilisée, plus elle est utile et efficace.
Butler et ses collègues (2014) ont montré l’avantage d’une intervention simple qui consiste à faire du retour d’information une partie explicite du processus d’apprentissage. Dans ce cadre, les élèves examinent le retour d’information et en font obligatoirement quelque chose. Cette intégration conduit à une amélioration significative de l’apprentissage.
C’est par exemple, l’utilisation du retour d’information épistémique (relatif au développement des connaissances ou à la mobilisation des stratégies cognitives) dans le cadre d’un quiz. Celui-ci permet à l’élève de progresser jusqu’à la bonne réponse. Elle gagne à s’accompagner d’une invitation à effectuer à nouveau une tâche de la même famille sur la base du retour d’information. La réussite de cette nouvelle tâche permet de confirmer le progrès dans l’apprentissage.
Dans tous les cas, pour un enseignant, il est important d’assurer un suivi de la rétroaction. Il est utile de prévoir un mécanisme pour vérifier si le retour d’information a été suivi d’effet.
Le bon retour d’information délivré au bon moment, pris en compte et appliqué par l’apprenant fonctionne. Une intervention simple, comme celle de demander aux élèves de le prendre en compte et d’agir concrètement sur celui-ci dans la foulée conduit à des améliorations significatives de l’apprentissage.
De même, le temps entre ce que l’apprenant produit et le retour d’information est crucial. Plus les élèves attendent de traiter la rétroaction, moins ils en prennent compte et moins l’effet est important.
En tant qu’enseignant, il est utile de se poser quelques questions :
Lorsque nous donnons une rétroaction, est-ce que nous vérifions lors de la ou des leçons suivantes s’il a été traité et s’est traduit par une progression dans l’apprentissage des élèves ?
Est-ce que nous vérifions si la même erreur est commise lors d’une tâche de suivi à laquelle nous nous assurons de confronter les élèves ?
Est-ce que nous renforçons positivement l’élève qui prend en compte sérieusement la rétroaction ? Est-ce que nous intervenons auprès des élèves qui ne font rien avec notre rétroaction pour nous assurer de leur engagement ?