Sept principes liés à la conception de l’enseignement explicite
1. Concevoir des cours organisés et ciblés.
2. Commencer les cours par un énoncé clair des objectifs d’apprentissage et des critères de réussite
C’est à ce moment-là qu’apparait ou peut être anticipé le questionnement éternel des élèves, « À quoi ça va me servir d’apprendre ça ? ». L’enseignant explicite alors la pertinence de la compétence, des savoirs ou de la stratégie enseignée. En plus du pourquoi, cette conversation inclut souvent le où et le quand la nouvelle compétence sera susceptible d’être utile.
3. Passer en revue et réactiver les compétences et les connaissances préalables avant de démarrer l’enseignement.
Généralement, avant de pouvoir apprendre efficacement de nouveaux contenus, les élèves doivent maitriser des contenus préalablement enseignés. Les apprentissages d’un élève peuvent rapidement s’effondrer et ses résultats se dégrader s’il ne se souvient pas des compétences ou des informations préalables requises pour apprendre le nouveau contenu. Dans certains cas, elles peuvent même ne pas lui avoir été enseignées.
Les enseignants ne peuvent se contenter de supposer que leurs élèves connaissent les prérequis. Par conséquent, ils passent un certain temps à vérifier qu’ils les connaissent et à les réactiver.
4. Procéder à des démonstrations étape par étape selon les règles du modelage.
Le rôle principal des élèves au cours de ce processus est de regarder et d’écouter, c’est-à-dire d’observer. L’enseignant met un haut-parleur sur sa pensée, il rend visibles et explicites tout les éléments qu’il faut apprendre et la manière dont il convient de réfléchir sur les contenus présentés.
5. Utiliser un langage clair, cohérent et concis, sans digression et sans imprécision ou flou.
Les 3 Cs de la modélisation sont la clarté, la concision et la cohérence du langage.
La clarté du langage de l’enseignant consiste à utiliser un vocabulaire que les élèves comprennent, et à minimiser la complexité grammaticale
La concision consiste à utiliser uniquement les mots nécessaires pour améliorer la compréhension. Les élèves doivent comprendre et se souvenir des éléments clés du modèle lorsqu’ils commencent à pratiquer. Une formulation excessive, redondante, multipliant les synonymes ou superflue les empêchera de retenir ce qu’ils ont appris.
La cohérence se manifeste dans l’utilisation du vocabulaire clé pendant la modélisation. Elle peut réduire les risques de confusion. Les enseignants choisissent des mots de vocabulaire appropriés à leurs élèves et les utilisent eux-mêmes par la suite de manière cohérente afin de réduire la confusion lors de l’apprentissage initial.
Pour résumer, la formulation de l’enseignant dans ses explications doit être brève, se concentrer sur les actions clés et être utilisée de manière cohérente.
6. Présenter un large panel d’exemples et de contre-exemples complémentaires et suffisamment diversifiés.
L’enseignement explicite vise à permettre aux élèves d’apprendre comment utiliser une nouvelle compétence ou procédure à l’aide de multiples exemples. Mais il vise également à apprendre quand les appliquer — ou non. Cela nécessite l’utilisation d’exemples et de contre-exemples. Les contre-exemples correspondent à l’apprentissage de cette discrimination. Sans cette discrimination, les élèves ont souvent tendance à généraliser à l’excès l’utilisation de la compétence. Ils l’utilisent alors qu’ils ne devraient pas.
Un contre-exemple est similaire à un exemple, mais il manque un aspect ou un attribut essentiel de la règle ou du concept, ce qui empêche leur application.
7. Offrir des occasions de s’exercer dans le cadre d’une pratique guidée, puis d’une pratique autonome.
L’enseignant précise ce qui sera visé comme apprentissage lors du cours. Il l’introduit sous forme de défi dont le niveau de difficulté est approprié. Il précise leur importance et s’assure de leur connexion aux connaissances préalables.
L’enseignant présente des modèles clairs et des exemples de résolution. Il assure une pratique guidée avec une diminution progressive de l’étayage. À ce stade, il permet aux élèves de s’exercer avec lui.
Lorsque les élèves présentent un bon niveau de réussite en pratique guidée (80 %), l’enseignant leur propose de réaliser des exercices seuls, c’est la pratique autonome.
Lorsque les élèves font preuve d’un niveau élevé de précision dans leur performance (par exemple, 90 à 95 %), l’enseignant peut clôturer son enseignement.
En fin d’enseignement, l’enseignant réalise un examen rapide du contenu couvert, généralement en posant des questions aux élèves. C’est souvent un bon moment pour fournir un renforcement positif au groupe sur ce qu’ils ont fait en tant qu’apprenants pendant le cours.
Après cet examen, l’enseignant indique aux élèves ce qui sera couvert dans la prochaine phase d’enseignement et se replace dans un contexte plus global de l’ensemble de la matière.
Lorsque la pratique autonome est terminée, l’enseignant peut donner des exercices du même type sous forme de revoir, y revenir dans le cadre d’un quiz ou d’une évaluation formative. Il peut également proposer à nouveau des exercices du même type dans un prochain cours dans le cadre d’une pratique de récupération distribuée et entremêlée.