Sortir de la dichotomie entre évaluation formative et sommative
Si la distinction entre la fonction formative et la fonction sommative de l’évaluation est claire, ce n’est pas le cas quand nous passons au niveau d’évaluations formatives et sommatives formelles ayant lieu en classe.
L’évaluation formative ne peut être pleinement comprise que dans le contexte d’une théorie de la pédagogie où elle est intégralement inscrite. Elle devrait avoir un rôle défini à jouer, clairement décrit.
Malheureusement, une grande partie de la littérature scientifique dans le domaine de la pédagogie ne dit rien ou presque sur l’évaluation :
La plupart des auteurs en pédagogie se sont souciés de se concentrer sur le contexte social, culturel et politique dans lequel s’inscrit l’enseignement en général, et le programme scolaire en particulier. Dans ce contexte, c’est la notion d’évaluation sommative qui prime.
Une distinction existe entre la pédagogie et l’enseignement, dans laquelle seul ce dernier est concerné par les actions quotidiennes des enseignants dans leurs classes. Or l’évaluation formative est typiquement une action quotidienne dans le cadre d’un enseignement adaptatif, et une source d’information pour l’élève dans un contexte d’autorégulation. La nature très spécifique et contextuelle de l’évaluation formative fait qu’elle échappe souvent au domaine de la pédagogie lorsqu’on la considère comme un facteur isolé.
La conséquence générale est que nous pouvons dire que l’évaluation formative concerne les détails de l’enseignement, c’est-à-dire les ajustements pour l’enseignement et ses élèves durant les phases d’enseignement et d’apprentissage. Dès lors, seule l’évaluation sommative tend à figurer dans le cadre plus large de la pédagogie, car elle s’intéresse aux finalités et à l’impact mesuré.
Dès lors, dans le quotidien des établissements et dans le vécu des enseignants, les fonctions formatives et sommatives sont régulièrement intégrées et il est complexe et improductif de complètement les isoler les unes des autres. Il existerait de fait un continuum entre une fonction purement formative et une fonction purement sommative de l’évaluation.
Si nous visions à améliorer les pratiques de classe en nous centrant sur l’évaluation, nous ne pouvons nous limiter à aborder l’évaluation formative. Nous devons sortir de la dichotomie entre évaluation formative et sommative qui n’est pas généralisable sur le terrain à toutes les matières, toutes les situations et toutes les classes.
Nous devons traiter tous les aspects de l’évaluation de manière intégrée. C’est pour cette raison que la notion de note constructive à haute valeur informative semble particulièrement pertinente pour jouer ce rôle.