Un continuum de stratégies face aux perturbations mineures en gestion de classe
Le principe directeur des interventions face aux perturbations mineures est clair :
L’enseignant doit toujours viser à intervenir au moindre coût en permettant au cours de se poursuivre dans de bonnes conditions et sans perdre de temps.
En absence d'effet d'une première intervention, l'enseignant va progresser le long d'un continuum. Il va d’abord recourir aux interventions indirectes avant de tenter des interventions directes, plus exigeantes de sa part et correspondant à un coût plus élevé.
Ces interventions reposent sur les deux principes suivants :
Il n’y a pas de sens à punir un élève lorsque :
Il ne sait pas ce que nous attendons de lui.
Nous ne lui avons pas enseigné nos attentes et nous n'avons pas vérifié qu'il l'avait appris.
Une intervention n’est pas effectuée parce qu’un élève s’est mal comporté :
Nous intervenons car l'élève n’a pas été à la hauteur de nos attentes en lien avec sa capacité à bien se comporter.
Nous ne visons jamais un élève mais son comportement. Nous n’agissons pas contre un élève, mais en rapport avec ce que nous attendons de lui.
Lorsque nous établissons et délivrons une conséquence à un comportement perturbateur, nos mots et nos émotions doivent rester neutres. Nous devons indiquer que c’est l'écart face aux comportement attendu qui est le moteur de notre réaction.
Les stratégies correctives à employer sont dans l’ordre du continuum, de type indirect puis direct :
Une stratégie indirecte est une action non verbale ou verbale, non dirigée directement vers l'élève en question et non intrusive.
Une stratégie directe est une action verbale qui interpelle directement l’élève tout en se voulant la plus discrète et ciblée possible.
Stratégies correctives indirectes
Une intervention indirecte est une intervention non verbale et non intrusive, ou qui sollicite l’élève indirectement. Ces stratégies se veulent discrètes et n’interpellent pas directement et verbalement l’élève qui présente un écart de conduite.
Les stratégies indirectes sont à privilégier en tout cas dans un premier temps :
Influencer par la proximité
Communiquer de manière non verbale
Adopter une ignorance planifiée du comportement indésirable
Renforcer le comportement de manière différenciée
Etc.
Stratégies correctives directes
Lorsque le comportement perturbateur persiste malgré les stratégies correctives indirectes, l’enseignant opte alors pour des interventions directes. Il fait alors usage d’une stratégie plus exigeante pour tenter de résoudre un écart de conduite mineur.
Une intervention directe est une intervention verbale qui interpelle directement l’élève qui manifeste un écart de conduite, autant que possible de manière discrète et à proximité.
Il s’agit par exemple de :
Rediriger l’élève en lui rappelant le comportement attendu
Offrir un choix à l’élève
Recourir aux conséquences formatives
Planifier une rencontre individuelle avec l’élève après le cours.
Etc.