Un continuum entre la vérification de la compréhension en enseignement explicite et l’évaluation formative
Dans son sens étroit, la vérification de la compréhension par le questionnement se résume à ce que l’on appelle la technique « cold call ».
Un enseignant pose une question en classe, laisse un temps d’attente pour que tous les élèves puissent réfléchir à une réponse, puis désigne un élève, soit aléatoirement, soit intentionnellement. Dans la démarche, il ne tient pas compte du fait que l’élève ait levé le doigt ou non pour le choisir.
Le gros avantage de l’approche est qu’elle permet en échantillonnant les élèves au hasard et en posant régulièrement des questions de compréhension de se faire une bonne idée du niveau d’apprentissage en cours. De fait cela permet à l’enseignant de réguler et d’adapter en direct la suite de son enseignement.
Mais il y a également des faiblesses dans ce processus :
La décision de poursuivre l’enseignement ou de le reprendre peut dépendre de la réponse de deux ou trois élèves, soit 10 à 15 % d’entre eux en fonction de la taille de la classe.
Deuxièmement, la vérification de la compréhension porte sur des éléments isolés et relativement courts.
Le processus peut être mieux géré si nous incluons des ardoises effaçables dans le processus, ce qui permet de vérifier des réponses courtes chez tous les élèves. Cependant, toutes les formes de questions ne s’y prêtent pas.
La réalisation de quiz en début de cours permet également de compléter le dispositif, mais de nouveau les questions restent courtes.
La nécessité d’évaluer de manière formative l’apprentissage plus globalement et sur des questions plus longues n’est pas remplie par la vérification de la compréhension sous la forme d’un cold call.
À ce stade, la meilleure façon pour l’enseignant de récolter des informations sur l’avancée de l’apprentissage global chez les élèves est de passer par le biais d’une évaluation formative.
En ce sens, il existe un recouvrement important entre les processus de vérification de la compréhension et ceux de l’évaluation formative. Les deux font partie d’un même continuum d’actions prises par l’enseignant. Celui-ci vise à récolter des preuves de l’apprentissage de ses élèves et en déduire une rétroaction qui lui permet d’adapter son cours ou de donner une rétroaction à ses élèves.