Un traitement actif au service de l’apprentissage autonome
Les stratégies efficaces liées à l’apprentissage autonome sont parfois négligées par les élèves en raison du traitement actif qu’elles exigent de fournir.
Par traitement actif, nous entendons ici la manipulation et le traitement des informations par le biais d’échanges entre la mémoire de travail (notre conscience) et la mémoire à long terme (notre base de connaissances).
Ces efforts et cet engagement demandés ont en commun d'amener les élèves à :
Un traitement cognitif actif de la matière pour en assurer l’apprentissage
Un traitement métacognitif actif pour piloter et vérifier la progression de l’apprentissage
Ce traitement actif est parfois confondu avec l’activité physique dans laquelle les élèves s’engagent pour apprendre. Ils peuvent lire, recopier, souligner :
Un élève qui est physiquement actif (par exemple, en soulignant diligemment dans un texte avec un marqueur fluorescent) ne pense pas délibérément au contenu d’apprentissage. Il détermine ce qui est important où ne l’est pas sans réellement traiter l’information en profondeur.
Le danger ici est que ces opérations n’impliquent pas nécessairement un traitement cognitif et tendent à se réaliser avec un bénéfice faible pour l’apprentissage.
Comme Stanislas Dehaene le souligne (Apprendre !, 2018), la majeure partie de l’activité cérébrale a lieu lorsque les élèves réfléchissent aux réponses et formulent des hypothèses sur ce qui pourrait être juste ou faux.
Dans le cadre d’un traitement cognitif actif, un élève peut :
Inventer des questions et y répondre (Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Quand ? Où ? Comment ?)
Produire quelque chose (synthèse, flashcards ou carte conceptuelle) à partir d’un supporte de cours
Se tester par autoévaluation (pratique de récupération).
Le traitement métacognitif actif nécessite quant à lui des compétences liées :
À la gestion du temps et à la planification
À la détermination adéquate des objectifs d’étude
À des choix stratégiques en matière de pilotage et d’approches sélectionnées.
Un autre élément fondamental d’un traitement métacognitif actif est la capacité à évaluer la qualité de son travail et à adapter les prochaines étapes en fonction de la progression actuelle. À ce titre, la meilleure façon de procéder est de se tester, en mobilisant un traitement cognitif actif.
En conclusion, un traitement actif nécessite une bonne connaissance des stratégies disponibles et des outils associés, de même que leur mobilisation à bon escient.