Une définition de référence de l’évaluation formative et ses implications
Selon Paul Black et Dylan Wiliam (2009), la pratique dans une classe appartient à l’évaluation formative dans la mesure où :
Les preuves ou traces concernant les résultats d’apprentissages des élèves peuvent être formelles (évaluation formative, production écrite) ou informelles (questions orales ou observation du travail en cours de l’élève).
Ces preuves sont obtenues, interprétées et utilisées par les enseignants, les élèves eux-mêmes ou leurs pairs.
En fonction de ces preuves, les enseignants, les élèves eux-mêmes ou leurs pairs vont prendre des décisions sur les prochaines étapes de l’enseignement ou de l’apprentissage.
Ces décisions sont susceptibles d’être meilleures ou mieux fondées que celles qu’ils auraient prises en l’absence des preuves obtenues.
Quatre conséquences peuvent être tirées de cette définition
Toute personne — enseignant, apprenant ou pair — peut être l’agent d’une évaluation formative.
La définition est axée sur les décisions. Plutôt que de mettre l’accent sur la prise de décision basée sur des données, l’accent est mis sur la collecte de données basée sur des décisions. Seules les données qui soutiennent les conclusions particulières recherchées doivent être collectées.
La définition n’exige pas que les déductions concernant les prochaines étapes de l’instruction soient correctes. Il est impossible de garantir qu’une séquence donnée d’activités pédagogiques aura l’effet escompté. Il suffit que les preuves recueillies améliorent la probabilité que l’apprentissage prévu ait lieu.
La définition n’exige pas que l’enseignement soit effectivement modifié à la suite de l’interprétation des éléments de preuve. Les éléments d’appréciation recueillis peuvent indiquer que ce que l’enseignant avait initialement prévu de faire était en fait la meilleure solution.
En conclusion :
L’évaluation formative est applicable à toute la tranche d’âge.
L’évaluation formative est neutre par rapport au programme d’études.
L’évaluation formative exige que nous soyons clairs sur ce que nous voulons que nos élèves apprennent.
L’évaluation formative est la conséquence du fait que les élèves n’apprennent pas toujours ce que nous enseignons, et nous ferions mieux de découvrir ce qu’ils ont appris avant d’essayer de leur enseigner autre chose.
Trois principes d’une évaluation formative
L’évaluation formative repose sur l’idée simple qu’il vaut mieux savoir ce qui se passe dans la tête de nos élèves que de ne pas le savoir, avant, pendant et après la phase d’enseignement :
Premièrement, un enseignant efficace commence là où se trouvent ses élèves, plutôt que là où il voudrait qu’ils soient.
Deuxièmement, il ne va pas prendre comme garanti que ses élèves vont comprendre et apprendre de la façon dont il le souhaite ce qu’il leur enseigne, mais le vérifier.
Troisièmement, même si ses élèves sont performants sur un point de matière à un moment donné, il ne va pas considérer comme acquis que cela sera automatiquement traduit en un apprentissage durable.
L’impact des décisions
Dès lors, une pratique d’évaluation formative implique des décisions de la part de l’enseignant ou de l’élève concerné qui sont l’aboutissement de ce processus.
L’enseignant doit agir en fonction du retour d’information, mais l’élève également à travers des efforts ciblés et suffisants en vue de l’amélioration de leurs résultats d’apprentissage.
Le processus échoue et la pratique n’est pas de l’ordre de l’évaluation formative si :
L’enseignant n’apporte aucun changement à ses pratiques pour des manques révélés par le retour d’information.
L’élève vise la continuité d’un bien-être immédiat à la suite des manques révélés par le retour d’information.
Dans les deux cas, ces non-réactions se traduiraient en peu de changements à moyen et long terme et ne permettraient pas de réelle amélioration des résultats.