Une pratique distribuée en enseignement explicite pour soutenir des apprentissages durables
À la fin d’une heure de cours ou d’une séquence de cours, des élèves peuvent se révéler performants par rapport à la mobilisation de connaissances ou de procédures. Ils peuvent répondre aux attentes liées à un objectif d’apprentissage enseigné. C’est ce que vise un enseignement explicite.
Toutefois, si nous en restons là et ne revenons plus sur ces connaissances avant plusieurs semaines ou plusieurs mois, même en respectant la logique d’une progression spiralaire, alors nos élèves en auront oublié l’essentiel. Nous ne pourrons pas les en blâmer. La responsabilité de rendre l’apprentissage durable, dans sa perspective cognitive, repose sur l’enseignant et plus particulièrement sur sa planification des apprentissages.
Si nous voulons que nos élèves apprennent durablement, il faut certes leur enseigner efficacement des contenus, mais également par la suite en assurer la consolidation au fil du temps. Pour y parvenir, nous devons nous nous assurer que les élèves ont des occasions régulières de réinvestir, de récupérer ou d’approfondir les connaissances essentielles que nous leur avons précédemment enseignées.
La mise en place d’une pratique distribuée au sein de la classe intégrant des opportunités de récupération permet de rencontrer les enjeux d’un apprentissage durable. Cette démarche va prendre en compte et activer des mécanismes utiles pour la cognition, principalement l’effet test et l’effet d’espacement. Elle intègre et instrumentalise l’oubli et la récupération comme paramètres essentiels. Ces différents mécanismes permettent de favoriser des apprentissages durables et intégrés chez tous les élèves.
La pratique distribuée amène l’enseignant à multiplier pour les élèves les occasions, réparties dans un temps long, de récupérer des connaissances encodées en mémoire à long terme. Ce mode de fonctionnement présente un réel challenge, demande de l’organisation, mais améliore la culture d’apprentissage en classe.
Par ce biais, la pratique distribuée va promouvoir également l’usage de stratégies d’apprentissage efficace que les élèves pourront par la suite adopter en autonomie. Elle soutient le développement de bonnes habitudes d’apprentissage autonome.
Bien menée par l’enseignant, la pratique distribuée peut augmenter l’engagement et l’implication de tous les élèves. La mise en œuvre de la pratique distribuée va entraîner une attention accrue sur la capacité de récupération des apprentissages antérieurs. Ce pilotage est susceptible d’améliorer la précision, la profondeur et la durabilité des apprentissages scolaires et également la qualité de l’enseignement prodigué.